Category: Travaux de recherche

CancerWatch

L’Europe lance CancerWatch : améliorer la qualité et la rapidité des données sur le cancer afin de renforcer la lutte contre cette maladie

Un projet majeur pour améliorer la surveillance des cancers en Europe

La Commission européenne, via le programme EU4Health Programme, et l’ENCR ont lancé l’initiative CancerWatch. Elle vise à transformer la collecte, l’harmonisation et l’utilisation des données sur les cancers à l’échelle européenne. 
Ce projet s’inscrit directement dans le cadre du Système européen d’information sur le cancer (European Cancer Information System, ECIS) et du Registre européen des inégalités en matière de cancer (European Cancer Inequalities Registry, ECIR), qui sont des piliers de la politique européenne de lutte contre le cancer.

Pourquoi c’est important ?

  • Les données actuellement disponibles présentent d’importantes disparités : couverture incomplète dans certaines régions, délais de transmission parfois supérieurs à deux ans.

  • Or, des données précises, complètes et actualisées sont essentielles pour :

    • surveiller l’évolution des cancers (incidence, mortalité, survie),

    • identifier les inégalités de santé,

    • évaluer l’impact des programmes de prévention, de dépistage et de traitement,

    • planifier les politiques de santé à un niveau régional, national et européen.

Les principaux axes de l’action

Le projet CancerWatch comporte plusieurs volets clés :

  • Soutenir les registres des cancers pour qu’ils saisissent des données plus riches, plus complètes et plus récentes, notamment grâce aux innovations numériques.

  • Harmoniser les standards de qualité des données entre pays, selon les lignes directrices européennes et internationales.

  • Développer des solutions techniques pour lever les obstacles juridiques et de protection des données (RGPD) à l’échange sécurisé de données individuelles agrégées.

  • Améliorer les indicateurs clés (survie, prévalence, etc.) dans l’ECIS pour qu’ils soient à jour et utilisables pour la prise de décision.

  • Préparer l’intégration des registres au sein de l’Espace européen des données de santé (European Health Data Space, EHDS) pour une meilleure interopérabilité.

Un effort paneuropéen

Le projet est ambitieux :

  • durée de 36 mois (septembre 2025 – août 2028)

  • coordination assurée par le Norwegian Institute of Public Health (NIPH)

  • 92 organisations partenaires dans 29 pays, dont 58 registres des cancers

Quelles implications pour le Haut-Rhin et la France ?

Pour le registre des cancers du Haut-Rhin, ce projet signifie :

  • une opportunité d’améliorer encore la qualité et la temporalité des données collectées localement,

  • un accès potentiel à des outils, méthodes et bonnes pratiques partagés à l’échelle européenne,

  • une meilleure mise en comparaison des résultats régionaux avec d’autres régions européennes, ce qui peut éclairer les politiques de prévention et de dépistage,

  • la possibilité de participer à un réseau plus large, de bénéficier d’un cadrage harmonisé, et de contribuer à des indicateurs européens.

Le Dr HAMMAS, médecin responsable du Registre, contribue à cette démarche en participant au Work Package n°6 qui vise à renforcer la qualité et l’accessibilité des données issues des registres des cancers de population en Europe.

Pourquoi informer le grand public ?

Il est essentiel que les professionnels de santé, les décideurs mais aussi le grand public comprennent :

  • l’importance des registres des cancers : sans eux, il est difficile de « voir » ce qu’il se passe, de détecter des tendances ou des zones à risque,

  • que la qualité des données a un impact direct sur la capacité à agir : meilleure prévention, meilleurs dépistages, traitements plus adaptés,

  • que la France et le territoire du Haut-Rhin sont pleinement concernés par cette dynamique européenne et peuvent y gagner.

Conclusion

Avec CancerWatch, l’Europe met les registres des cancers au cœur de sa stratégie de lutte contre le cancer. Pour le Haut-Rhin cette initiative est une chance : améliorer encore les données, mieux comprendre les cancers sur son territoire, et contribuer à un réseau plus vaste pour agir de façon plus efficace. Le registre des cancers du Haut-Rhin s’inscrit pleinement dans cette dynamique et continuera de vous tenir informés des avancées.

Incidence basocellulaires

Incidence des carcinomes basocellulaires

📈Nous venons de publier dans le British Journal of Dermatology les premières estimations françaises d’incidence des carcinomes basolcellulaires à partir de données en population.

📌Le carcinome basocellulaire (CBC) est la tumeur maligne la plus fréquente chez les personnes à la peau claire. Il s’agit d’un type de cancer de la peau qui se développe généralement à la suite d’une exposition prolongée au soleil. Le CBC se développe habituellement lentement et, puisqu’il ne métastase que très rarement, il ne met généralement pas en danger la vie des patients. Toutefois, s’il n’est pas traité, il peut provoquer des dommages importants aux tissus et structures autour de la lésion.

📌Dans de nombreux pays, les cas de CBC ne sont pas enregistrés avec précision par les systèmes de surveillance du cancer. En utilisant des données en population, nous avons cherché à déterminer la fréquence d’apparition des CBC et les évolutions au fil du temps dans deux départements où ils ont été enregistrés de manière exhaustive et continue pendant plus de trente ans. 

📌Nous avons exploité les données des Registres des cancers du Haut-Rhin (Dr Hammas) et du Doubs (Dr Woronoff), en nous intéressant au premier diagnostic de CBC des patients. Nous avons calculé les taux d’incidence du CBC et les tendances temporelles.

📌Les CBC étaient diagnostiqués à un âge moyen de 68 ans et étaient principalement localisés dans la région de la tête et du cou, les plus exposées au soleil. Ces dernières années, environ 180 nouveaux cas étaient diagnostiqués chaque année pour 100 000 habitants. Les taux d’incidence de CBC ont augmenté de manière significative au fil du temps, avec un ralentissement depuis 2000.

💡Au total, l’incidence du CBC a augmenté depuis 1980 et continue d’augmenter, en particulier chez les hommes et chez les plus âgés. Notre étude souligne l’importance de promouvoir des stratégies de prévention efficaces pour limiter l’augmentation de l’incidence du CBC en France.

📙La publication scientifique est disponible en cliquant sur ce lien, ou sur simple demande auprès du Registre des cancers (cf. Contact).L

Etude Cancers en Alsace

L’étude « Cancers en Alsace » s’appuie sur les Registres des cancers du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, qui enregistrent de manière exhaustive tous les cas de cancers survenant chez les personnes résidant dans ces deux départements depuis 1975 et 1988 respectivement. 

L’objectif de cette étude est de décrire la situation épidémiologique sur le plan du cancer à l’échelle de l’Alsace. Cela inclut l’incidence (nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année), la mortalité, la prévalence (nombre de personnes vivant avec un cancer une année donnée) et la survie des personnes après un diagnostic de cancer, ainsi que l’étude de la répartition géographique des cas de cancer sur l’ensemble du territoire alsacien. 

Si vous avez été diagnostiqué d’un cancer entre 1988 et 2021 et que vous résidiez en Alsace au moment du diagnostic, vous avez fait l’objet d’un enregistrement dans l’une ou l’autre des bases des registres des cancers et vos données seront exploitées dans le cadre de cette étude.

La note d’information précisant les objectifs, la base légale de traitement, les destinataires des données et les modalités d’exercice de vos droits est disponible en cliquant sur ce lien.

Dépêche APM – incidence des basocellulaires

L’agence de presse médicale APM a publié une dépêche suite à la communication orale présentée par le Dr Karima Hammas aux Journées dermatologiques de Paris en décembre 2023. Cette dépêche reprend les principaux résultats de l’étude menée à partir des données des registres du Haut-Rhin et du Doubs. Elle souligne notamment l’augmentation continue de l’incidence des carcinomes basocellulaires depuis 1980.

diaporama communication orale basocellulaires

Incidence des basocellulaires aux Journées dermatologiques de Paris 2023

Au cours d’une communication orale aux Journées dermatologiques de Paris (congrès réunissant 7000 participants), le Dr Karima Hammas a présenté les résultats d’une étude s’intéressant à l’incidence des carcinomes basocellulaires en France entre 1980 et 2019. Cette étude a été financée par la Ligue contre le cancer du Haut-Rhin.

L’incidence des carcinomes basocellulaires en augmentation

Le carcinome basocellulaire est la tumeur maligne la plus fréquente chez les personnes à la peau claire. Il s’agit d’un type de cancer de la peau qui se développe généralement à la suite d’une exposition prolongée au soleil. En règle générale, le carcinome basocellulaire se développe lentement et ne métastase que très rarement. Toutefois, s’il n’est pas traité, il peut endommager les tissus et structures avoisinants.

A partir de données des registres des cancers du Doubs et le Haut-Rhin, nous avons cherché à déterminer la fréquence de survenue des carcinomes basocellulaires ainsi que les évolutions dans les taux d’incidence au fil du temps. Ces deux départements sont les seuls en France à avoir enregistrés ces cancers de manière exhaustive pendant une longue période.

Nous avons observé que les carcinomes basocellulaires étaient diagnostiqués à un âge moyen de 68 ans et qu’ils étaient principalement localisés au niveau de la tête et du cou. Ces dernières années, nous avons estimé qu’environ 180 nouveaux cas étaient diagnostiqués chaque année pour 100 000 habitants. Dans les deux départements, les taux d’incidence du carcinome basocellulaire a augmenté de manière significative au fil du temps, avec un ralentissement autour de l’année 2000.

Au total, l’incidence du carcinome basocellulaire a augmenté depuis 1980 et continue d’augmenter, en particulier chez les hommes et dans les groupes d’âge plus élevés. Le ralentissement observé depuis 2000 résulte possiblement des efforts de prévention. Notre étude a produit les premières estimations françaises à partir de données en population. Elle souligne l’importance de promouvoir des stratégies de prévention efficaces pour limiter à l’avenir l’augmentation de l’incidence de ces cancers.